2.2 - Les techniques de management
2.2.6 - Instaurer un climat de confiance
"La confiance ne se demande pas, elle se donne."
"La confiance se construit sur la durée et peut se perdre en quelques instants."
A - La confiance est "partout et nulle part"
La confiance constitue souvent une dimension sous-jacente à d'autres enjeux plus directement assumés :
- gouvernance
- qualité de vie du travail
- risques psychosociaux
- contrôle de gestion
- innovation
- communication
- relation clients
- responsabilité sociale des entreprises.
Les différents facteurs contributifs d'une culture de confiance sont largement intriqués, interdépendants.
- Peut-il y avoir "acceptation de l'incertitude, du risque et de la complexité" sans "acceptation du droit à l'échec ou à l'erreur".
- Peut-il y avoir "coresponsabilité, coopération, émulation" sans "cohérence entre paroles et actes, lisibilité et respect des règles du jeu." ?
B - La défiance a un coût
Si les effets bénéfiques d'un climat de confiance ne sont pas mesurables, par contre la défiance a un coût souvent considérable et visible :
- absentéisme
- tensions au sein de l'entreprise
- pas de remontée de l'information
- pas d'initiatives personnelles.
La confiance constitue bien un facteur clé de performance des organisations et un levier central de conduite du changement.
C - Les conditions pour créer un climat de confiance
- L'exemplarité des managers : un petit chef qui parle mal à ses employés n'a aucune crédibilité quand il parle de service client et de respect de la clientèle.
- Expliquer pourquoi une décision a été prise et pourquoi une autre décision envisagée au cours des échanges n'a pas été prise.
- Corresponsabilité, coopération, émulation --> Comment et jusqu'où favoriser une démarche de coconstruction.
- Empathie, bienveillance, reconnaissance, acceptation de la différence --> Comment accepter la bienveillance comme facteur contributif de la confiance
- Indépendance du jugement face aux conflits d'intérêts ou de valeurs --> Comment concilier des valeurs et intérêts divergents et contradictoires.
- Cohérence entre paroles et actes, lisibilité et respect des règles du jeu, honnêteté, authenticité, loyauté --> Comment et jusqu'où être authentique, communiquer sur nos intentions.
- Acceptation de l'incertitude, du risque et de la complexité --> Comment transformer le contrôle et le reporting pour qu'ils soient au service de la création de valeur.
- Acceptation du droit à l'échec et à l'erreur --> Comment libérer l'initiative et favoriser l'innovation au service de la performance.
- Temporalité, mise en perspective, volonté de ne pas obérer le long terme par le court terme --> Comment dépasser un historique de défiance au profit d'une histoire à construire ensemble.
D - Identifier les facteurs contributifs au climat de confiance, généralement sous-jacents et relevant du non-dit.
- les croyances
- les valeurs
- les représentations
- les peurs
- les héritages culturelles
- les histoires d'une personne, d'une famille, d'une entreprise, d'une institution, d'un territoire, d'un pays.
E - Faire appel à tous les membres de l'entreprise pour résoudre les problèmes de l'entreprise
Vineet Nayar, l'emblématique président de l'entreprise indienne de services en technologies de l'information HCL technologies a eu l'idée d'intégrer au réseau social d'entreprise une fonctionnalité intitulée "Mes problèmes".
"Il s'agissait précisément de cela. Mes problèmes, les questions auxquelles, en tant que PDG, je ne pouvais répondre moi-même, les problèmes que je ne pouvais résoudre. J'ai commencé à poster des questions avec lesquelles je me débattais, et les gens se sont mis à me répondre."
L'effet d'exemplarité a été étonnant. Chaque dirigeant et cadre a commencé à faire de même avec ses équipes. La parole s'est progressivement libérée à tous les niveaux, l'information a commencé à remonter du terrain jusqu'au comité de direction sur les difficultés, les problèmes rencontrés par les uns et les autres, suscitant à tous niveaux nombre d'idées, de suggestions, de "pistes de progrès" de toutes nature.
F - Contrôle a posteriori
Les contrôles a priori ont un énorme coût :
- complication des procédures
- démotivation des opérateurs
- sentiment de dévalorisation, de déresponsabilisation, d'infantilisation
Le contre a posteriori peut se faire sur la base de pièces justificatives (factures)
Mais il faut :
- Responsabiliser : on a droit à l'erreur, mais il faut assumer la responsabilité de ses erreurs (réparation, compensation, affectation à un nouveau poste qui doit être considérée comme une nouvelle chance de rebondir).
- Encadrer : respecter un budget trimestrielle pour chaque type de dépenses, avec report des soldes créditeurs ou déficitaires sur le trimestre suivant au cours de l'exercice annuel.